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mercredi 11 septembre 2013

Mon petit point de vue personnel sur L’Allaitement



On aura tout entendu à son sujet, ou presque. Par le passé, il a été décrié, il est à présent le must-do si tu es une bonne mère. D’une évidence à certaines époques et dans certaines classes sociales, l’allaitement déformait la poitrine des Françaises d’avant la révolution et les bébés mourraient par dizaines chez les nourrices. Il déforme les seins, les aplatis, etc., etc.
Il y a celles, adeptes jusqu’au bout, qui continuent, serrant les dents, les tétons en sang. Il y a celles qui ne supportent pas cette sensation animale, cette impression d’être une vache laitière.

Il y a eu le scandale du lait en poudre dans les pays d’Afrique. Il y a eu des décennies de méconnaissance où les bébés étaient mis au sein 3 ou 4 jours seulement après la naissance, et ne savaient plus téter. Cette autre époque, plus récente, où le lait n’était pas suffisamment nourrissant. Il s’avérait que seul le premier lait était testé, le début de l’écoulement qui donne de l’appétit, mais est plus léger.
Combien de mères ont dû se priver ou cesser de nourrir leur petit au sein à cause de tous ces « on-dits », méconnaissances ou priorités merchandising.

Nous passons toujours d’une extrême à l’autre. Du tout au lait en poudre à l’allaitement jusqu’au-boutiste. C’est ce besoin humain de tout contrôler. Ce qui passe dans l’estomac du bébé, la quantité, la consistance du lait ingéré, le nombre de tétées, le temps entre chacune, la durée, etc. mais qu’en est-il de la qualité ? la simple qualité du moment passé entre la maman et son bébé à échanger cette nourriture. Moi, je suis du genre plutôt tolérante. Je souhaiterais faire passer ici un message déculpabilisant et j’espère qu’il sera bien reçu. J’espère engager une discussion et serai ravie de lire vos commentaires en réaction à cet article.
Pour ma part, et ce point du vue n’engage que moi ;), peu importe qu’on allaite ou pas, l’essentiel étant de faire ce qui nous convient le mieux. Personnellement, j’allaite. Lors de ma première grossesse, je n’étais pas sûre que j’aimerais cela. La projection de la vache laitière c’était moi. Et puis à la maternité, un infirmier, un homme, un comble ! m’a appris à allaiter mon bébé. Cela s’est passé si simplement, d’une telle aisance. Et j’ai adoré cela et ma fille aussi. L’allaitement a duré 15 mois. D’un allaitement complet jusqu’à 6 mois, car comme toute jeune maman, je désirais si bien faire, à quelques tétées réconforts à la toute fin. Jusqu’à ce que je récupère mon corps. Car zut ! 9 mois de grossesses + 15 mois d’allaitement ça fait tout de même 2 ans où mon corps ne m’appartient plus tout à fait. Ne pas boire trop de café, contrôler la consommation d’alcool, etc.
Une évidence. Un grand confort. Et surtout finalement pour moi qui suis une grande flemme et qui aime me faciliter la vie au maximum, un nichon, toujours sous la main. Si bébé a faim, soif, pleure, peu importe. Une grosse lolette géante. C’est tout de même sacrément pratique… et le contact physique, si agréable.

Mais pour moi, cela fut plutôt facile comme je l’ai dit. Qu’en est-il pour celles qui n’y arrivent pas ? pour celles dont la douleur est insupportable ? quand doit-on s’affranchir de la mode actuelle, du préjugé du moment ? qu’en est-il du droit de choisir, si l’allaitement à moi me correspond, peut-être que ma cousine ne s’y voit pas du tout ! Comme je l’ai souligné précedemment, je souhaite plaider pour une plus grande ouverture d’esprit. Que les femmes allaitent ou n’allaitent pas, mais qu’elles puissent être authentiques avec elles-mêmes, en ayant la possibilité de choisir le moyen qui leur correspondent le mieux.

Le lait maternel est magique. C’est vrai. Il se transforme avec le temps, en fonction de l’âge du bébé et de ses besoins particuliers. En fonction de l’état de la maman et de son régime alimentaire. Le lait s’adapte naturellement comme aucun lait de substitution ne le fera jamais.
Mesdames, un des meilleurs conseils que j’ai décidé d’écouter en matière d’allaitement, est celui-ci : « protégez-vous. Ne laissez personne vous dire ce qui est mieux pour vous et votre bébé. », surtout pas vos maman, belle-mères et autre frangines ;) ceux qui nous aiment le plus ne sont pas toujours ceux qui nous font le plus de bien. Et en matière d’allaitement, les mots d’ordre ont tellement changés ces dernières années.

On souffre de ce qu’on nous impose. Celles qui le souhaitaient mais que l’on a empêché d’allaiter, parce qu’à l’époque les connaissances en la matière étaient déplorables, ou parce qu’un certain marché de l’alimentation se développait, le regrettent toujours, même 60 ans plus tard pour certaines (un petit clin d’œil à ma grand-mère ;). Mais je me souviendrai toujours de ma collègue de chambre à la maternité, qui quittait les lieux en vitesse parce qu’elle sentait qu’on ne la respectait pas en voulant lui imposer à coup d’arguments, certes non dénués de raison, mais d’humanité certainement, l’allaitement à tout prix, le nouveau sésame de la bonne mère à l’heure actuelle.

Si vous souhaitez allaiter et que vous n’y arrivez pas bien, n’hésitez surtout pas à demander conseil. Ne lâchez pas l’affaire avant d’avoir tout essayé. Il existe d’excellents produits, tant les copettes en argent que les onguents cicatrisants. Et souvent, bêtement, connaître la bonne position !
Vous pouvez contacter une conseillère en allaitement ou la Lecche.

La différence entre les deux est celle-ci :
Les femmes de la Leche sont des mamans allaitantes ou ayant allaité qui souhaitent promulguer l’allaitement. Elles pourront vous donner tout un tas de conseils et vous faire bénéficier de leur expérience.

Les conseillères en allaitement sont toutes des professionnelles, comme sage-femme ou infirmière. Elles ont donc une formation spécifique et pourront vous donner des indications pratiques et vous montrer concrètement les bons gestes et bonnes positions pour vous faciliter l’allaitement. Il est bon de savoir que TOUTES les femmes peuvent allaiter, que TOUTES les femmes en ont la capacité, qu’un lait maternel n’est jamais pas suffisamment nourrissant ou mauvais pour un bébé.

Pour celles qui ne souhaitent pas allaiter, pour toutes les raisons qui les regardent, ne le faites pas et ne vous préoccuper pas des autres. Vous ne serez pas pour autant une moins bonne mère et votre bébé ne sera pas moins aimé qu’un autre.

Lorsqu’on nourrit son bébé, on ne lui donne pas que notre lait. C’est tout notre amour pour lui, notre manière d’être maman et de l’accueillir qui se transmet à ce moment-là. Et c’est là l’essentiel de ce moment.

Caroline, co-gérante à Mère et Terre Chavornay